La session contemplative de Lectio Divina

 

« Écouter, méditer, observer le silence devant le Seigneur qui parle est un art, qui s’apprend en le pratiquant avec constance. »
(Benoit XVI, Audience Générale du 30 novembre 2011)

 

En bref

Du 12 au 26 mars dernier, l’année Saint Jean-Baptiste a vécu un de ses plus beaux temps forts : la session contemplative de Lectio Divina. Prenant le train jusqu’à Saint-Pern (Ile-et-Vilaine), au sein de la maison mère des Petites Sœurs des Pauvres, nous avons passé ce temps dans le silence du Seigneur, dans ce silence comblé par sa Parole unique et éternelle, dans son Fils, Jésus-Christ.

Le couloir du Noviciat.

 

 

La Tour Saint-Joseph

Après nous avoir accueillis à Marseille et à Nice durant le temps de l’Avent , les Petites Sœurs des Pauvres nous ont de nouveau ouvert leurs portes. Point de service auprès des démunis, c’est elles qui se sont fait servantes de nos âmes et gardiennes de notre silence et de notre prière pendant ces deux semaines passées à la Tour Saint-Joseph, maison-mère de leur ordre, où Sainte Jeanne Jugan vécut et termina sa vie. Le noviciat de la Tour, lieu de notre séjour, a été prévu pour accueillir plus de 600 sœurs en même temps. L’architecture y est démesurée, et nous avons maintes fois arpentés le couloir de 120 mètres de long pour nous rendre de la chapelle à nos chambres.

Entouré d’un parc de plus de quarante hectares, avec trois étangs, des champs et de nombreuses essences d’arbres, notre lieu de retraite a été pour nous une action de grâce continue vers le Créateur. Tout, même le temps, a contribué à former autour de nos âmes un cadre porteur, empli de ce silence si particulier que nous offre la nature. Grâce au quatrième vœu des Petites Sœurs des Pauvres, l’hospitalité, nous avons une fois encore bénéficié de grâces immenses, choyés et chéris par nos sœurs qui nous portaient matériellement et spirituellement pour que nous puissions plonger en Dieu sans retenue.

Et le Verbe était Dieu

« Le Père n’a dit qu’une seule Parole, c’est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours. » (Saint Jean de la Croix)

C’est le Christ que nous avons rencontré dans les Ecritures au cours de cette session contemplative. Vécue avec un rythme quotidien très régulier, la session de Lectio nous a permis de laisser là tout ce que nous étions afin de contempler le Verbe dans toute sa splendeur. Chaque soir, après le repas, chaque participant recevait sa feuille de Lectio. Sur cette feuille, le thème qui allait être exploré ainsi qu’une trentaine de références bibliques à aller lire, méditer, prier et contempler.

Le clocher de la Tour-Saint-Joseph.

Prêchée par le père Damien Etemad-Zadeh, la session avait pour thème : « De commencements en commencements », une phrase tirée d’une homélie de Saint Grégoire de Nysse. De la Genèse à l’Apocalypse, c’est toute la Révélation de l’Amour de Dieu pour nous qui nous a été proposée. Nos cœurs, emplis de l’Esprit Saint, ont su scruter les Écritures pour qu’elles deviennent aussi brûlantes que l’or et purifient nos âmes et nos corps non pas en surface, mais au plus profond, au plus secret.

Chacun des propédeutes a su trouver, dans ce long dialogue avec son Dieu, la promesse d’amour que le Père a accompli en son Fils. Ce voyage, actuel Exode, à travers la Bible fut émaillé de nombreux thèmes comme celui de la fraternité, du peuple, du déluge, de la sagesse, etc… une vraie mosaïque, image de la lumière qui nous parvient par Jésus.

Les quatre échelons

La Lectio Divina est à l’origine une pratique monastique. Ce mode de prière vit un nouvel élan depuis le souffle apporté à l’Eglise par le Concile Vatican II (Dei Verbum). La Lectio n’est pas une étude simplement intellectuelle et froide des Ecritures : elle est une marche, une élévation qui se fait en quatre échelons, à l’image de l’échelle de Jacob (Gn 28,12). La lectio tout d’abord puis la meditatio font place à l’oratio qui conduit enfin à la contemplatio. Si cette montée vous intéresse, un article plus détaillé est à découvrir ici.

Le cinquième échelon

La cinquième étape de cette ascension n’est pas la moindre, elle est le couronnement du chemin parcouru : c’est l’Action. Partis d’Aix pour la Bretagne, nous ne sommes pas revenus identiques. Purifiés et brûlés par la voix de Dieu, nous sommes envoyés, comme Abraham au chapitre 12 de la Genèse : « quitte ton pays », ordonne le Seigneur. « Quitte ton pays » avons-nous entendu, laisse-là tes peurs, tes craintes, ta faiblesse et ton péché, lâche ce que tu retiens à toi, écoute la voix de Dieu et plonge dans la liberté lumineuse de son amour. Aussi solide que l’ancre qui maintient le vaisseau, aussi beau qu’une main tendue vers celui qui souffre, aussi sûr que la naissance de l’aurore à la fin de la nuit, le Christ nous a légué sa Parole, sa présence, et en nous regardant il nous dit simplement ceci « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)

 

Osons croire en lui.

La chapelle des Sœurs.