Vie spirituelle : l’Avent vécu chez les Petites Sœurs des Pauvres

En bref

Nous avons passé trois semaines dans une maison de retraite des Petites Sœurs des Pauvres, à Marseille ou à Nice, du 30 novembre au 20 décembre. Trois semaines pour rendre service, bien sûr, mais également une occasion de vivre l’Avent autrement.

« Laissez-vous attirer par ce qui est simple » (Rm 12, 16)

Ils sont fragiles, ils sont dépendants des personnes qui les entourent, ils ont surtout besoin de beaucoup d’attention et d’amour, voilà des points communs que de nombreuses personnes âgées que nous avons côtoyées partagent avec le petit enfant attendu dans la crèche. Parfois, les corps ou les esprits sont tellement altérés par l’âge et la maladie qu’il faut les yeux de la foi pour y reconnaître la dignité humaine qui, telle la lumière rouge à coté du tabernacle, signale la présence du Fils de Dieu en ces personnes. Simple est cette flamme d’humanité. Simplement aussi devons-nous essayer de l’aimer.

Les vœux des Petites Sœurs

Comme tous les ans, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception (le 8 décembre) célébrée solennellement, les Petites Sœurs des Pauvres ont renouvelé leurs vœux. En ce temps de l’Avent où vigilance et patience sont mises en valeur, ces religieuses sont comme des flambeaux d’amour fraternel donné constamment et sans relâche et de sainteté qui ne fait pas de bruit. Leur seule présence gratuite et rass

urante suffit souvent à apaiser les tensions qu’un tel environnement de vie et de travail peut générer.

Découvrir une saine attente de la mort…

Dans une société où l’on n’accepte pas de regarder la mort en face et où certains préféreraient l’anticiper plutôt que d’en subir l’imprévisibilité, on peut discerner au contact des personnes âgées un rapport plus mûr à la finitude humaine. Si elle est perçue comme passage à la vie éternelle, où « le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages » et « effacera l’humiliation de son peuple » (Is 25, 8), la mort peut ne plus être redoutée mais attendue, voire désirée. Certes, le désir de la fin peut être morbide s’il est dicté par la tristesse et le désespoir. Mais il existe certainement aussi une saine attente de la mort qui revient à reconnaître et accepter pleinement la réalité de la mort. Une hymne du temps de l’Avent se termine justement ainsi : « Comment savoir quelle est Ta vie, si je n’accepte pas ma mort ? »

… mais aussi accueillir la venue du Christ au quotidien dans nos vies

Il n’y a pas besoin d’être chrétien pour rendre des services concrets comme nous l’avons fait, ou pour travailler chez les Petites Sœurs des Pauvres, et heureusement ! Mais en tant que chrétiens, notre foi est interpellée ; quand on côtoie des personnes infirmes dont l’état n’a pas évolué depuis des années, comment entendre des paroles comme celles du prophète Isaïe : « Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie » (Is 35, 5-6) ? Puisque nous croyons que la Parole de Dieu n’est pas pour un avenir lointain et incertain mais qu’elle ne cesse pas de s’accomplir, à chacun d’implorer avec espérance la venue du Christ dès aujourd’hui dans nos vies et de reconnaître son passage aux signes humbles qu’Il sème.




Pour découvrir le mois de décembre passé à Nice, les soeurs ont concoctés une vidéo incluant certains propédeutes : cliquez-ici pour regarder.

Pour en savoir plus sur les Petites Soeurs des Pauvres : petitessoeursdespauvres.org