Expériment Lacadé

Notre Dame de la garde

L’Étable et la Grange

Pour nous préparer à Noël, trois semaines durant l’Avent, quatre d’entre nous ont pu se rapprocher des conditions de la naissance de notre Seigneur Jésus. Pauvreté, simplicité, radicalité.

Quand notre Sauveur, n’ayant pas de maison, venait dans une étable et était entouré de bergers qui l’adoraient, nous, simples bergers, avons pu vivre et entourer des personnes de la rue, vivant et dormant avec eux à la Grange.

Pas de chauffage en hiver, pas de confort. Pour nous c’était le dénuement du froid, pour eux la profusion d’avoir un toit et à mi-chemin nous nous rencontrions et ne faisions plus qu’un. La disparition des richesses du monde laissaient apparaître celle de Dieu et de cette union de plusieurs mondes naissait une famille.

Cette Grange, c’est le nom qu’on nous avait donné avant notre arrivée, était le lieu où notre sauveur décidait de créer une famille hétéroclite pour y faire naitre ses grâces. Nous étions catholiques, juifs, musulmans et athées ; drogués, alcooliques, fracassés ou privilégiés, orphelins ou benjamins ; maçons, acteurs, banquiers, ingénieurs, boulangers, cuisiniers, peintres, infirmiers, musiciens …

Charité fraternelle

Comme pour une famille nous partagions tout. La chambre, le repas mais surtout notre temps et notre coeur. Nous partagions nos peines et nos joies, les grâces reçues chaque jour. Nous partagions des sourires, des compliments, des embrassades, des paroles, des gestes, des attentions.

Et comme une famille nous nous supportions, mettant un pas devant l’autre, passant outre les difficultés, dans l’amour plus grand de celui qui est avec nous et qui donc est comme nous.

C’est cette communion qui, en douceur, portait du fruit mutuel et c’est ainsi que l’un arrêta de prendre de la cocaïne ou de boire, l’autre s’adoucissait, le troisième discernait un appel, le suivant découvrait l’amour jamais reçu et s’y convertissait. Personne ne disait à quiconque quoi faire, mais la seule présence suffisait. Tous libres des autres et tous libérés par les autres. Un chapelet de cœurs en croissances.

Nous faisions Eglise et la prière quotidienne communautaire, Laudes Adoration Complies, ainsi que la messe nous cristallisaient, nous recentraient sur le seul bien que nous avions réellement, Jésus Christ. Lui qui allait naître de Marie, mère de Dieu, et à la venue de qui nous nous préparions. Un sauveur allait nous être donné et il ne pouvait y avoir de meilleur préparation à cette bonne nouvelle que de vivre la crèche de notre Dieu. Et de la vivre dans la véritable crèche.

Un propédeute