Vie Spirituelle : à la découverte de l’oraison

En bref

La première des deux grandes retraites de cette année propédeutique a eu lieu du dimanche 27 janvier au dimanche 10 février à l’institut Notre-Dame de Vie (Venasque, Vaucluse). Institut séculier, il est composé de trois branches autonomes : une branche féminine laïque, une branche masculine laïque et une branche sacerdotale. Fondé dans les années 1930 par le Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, o.c.d., il propose de vivre la spiritualité du Carmel dans la vie du siècle, en donnant une place importante à la prière d’oraison.

Une école d’oraison

Sainte Thérèse d’Avila définit l’oraison comme « un échange d’amitié, où l’on s’entretient seul à seul, avec ce Dieu dont on se sait aimé. » Nous nous sommes familiarisés avec cette forme de prière à raison de deux heures par jour, une le matin et une le soir, comme cela est vécu dans l’ordre du Carmel et dans l’institut. Pour vivre ces longs temps où l’on accepte de ne s’occuper de rien pour que le Seigneur s’occupe de tout, nous étions soutenus par de riches enseignements quotidiens dispensés par des prêtres de Notre-Dame de Vie. Il était même proposé trois fois par semaine de se lever en pleine nuit pour vivre l’office des lectures puis un temps d’oraison.

Le Père Marie-Eugène et les saints du Carmel

Les enseignements de l’après-midi étaient consacrés à la découverte des trois docteurs de l’Église issus de l’ordre du Carmel : Ste Thérèse d’Avila, St Jean de la Croix et Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, dont le Père Marie-Eugène a synthétisé l’enseignement pour tracer l’itinéraire spirituel vers l’union de l’âme à Dieu dans Je veux voir Dieu. Ces maîtres spirituels et leurs œuvres ont été également mis à l’honneur par des veillées et des conférences écoutées pendant les repas afin de s’en imprégner dans un contexte moins studieux. Par ailleurs, nous avons assisté à la première fête liturgique du Bienheureux Marie-Eugène, le 4 février, dans la chapelle Notre-Dame de Vie où se trouve sa tombe.

Vie communautaire et activités

Nous avons eu l’occasion d’échanger avec trois propédeutes de Bordeaux et quelques séminaristes en formation au séminaire de Notre-Dame de Vie qui ont vécu la retraite avec nous. Pour assurer l’équilibre avec les temps de prière, nous avons été mis à contribution pour la pré-taille de la vigne en guise de travail manuel, vécu en silence. Le programme était également émaillé de temps de « récréation » après les repas (ping-pong, jeux de société, discussions) et de sorties (balades, visite de l’abbaye de Sénanque, foot au séminaire de Notre-Dame de Vie).

L’expérience du désert

Les gorges de la Nesque, autour de Venasque.

Comme le prophète Élie, qui s’était retiré au torrent de Kerit avant d’entamer sa mission prophétique (cf. 1 Rois 17), nous avons été invités à goûter l’expérience d’une journée de solitude pour se mettre davantage à l’écoute de Dieu et de sa Parole en organisant son temps à sa guise entre la messe du matin et le repas du soir. Si la première journée de désert avait de quoi nous dissuader de s’aventurer dans la nature à cause de fortes pluies, en revanche, les deux journées consécutives proposées à la fin de la retraite nous ont davantage offert le loisir de goûter la saveur de prier en contemplant la beauté de la Création et de ses paysages.